Le bois s'impose comme un matériau d'avenir dans le secteur de la construction. Renouvelable, capable de stocker du carbone et soutenu par des politiques publiques ambitieuses, il représente une solution concrète pour réduire l'empreinte carbone du bâtiment. La filière bois-construction française connaît une dynamique positive, portée par l'innovation, des cadres réglementaires favorables et une volonté de valoriser les ressources locales.
Le bois, un matériau renouvelable et stratégique
Le bois s'impose aujourd'hui comme une ressource fondamentale dans notre transition vers une économie décarbonée. Matériau naturel aux multiples qualités, il représente un levier majeur pour atteindre les objectifs environnementaux fixés par la France. Son caractère renouvelable et sa capacité à stocker le carbone en font un atout précieux face aux défis climatiques actuels.
Un matériau renouvelable au service de la transition écologique
Le bois est par nature un matériau qui capture le carbone présent dans l'atmosphère tout en étant renouvelable. Cette double caractéristique en fait un allié de choix dans la lutte contre le réchauffement climatique. En France, la ressource forestière est particulièrement abondante et disponible, avec plus de 90% des bois utilisés en construction provenant de forêts françaises et européennes. Le taux de prélèvement actuel n'est que de 50% sur plus de 100 millions de m³ d'accroissement annuel, ce qui démontre la durabilité de cette ressource.
La forêt française voit son stock de bois augmenter depuis plusieurs décennies, signe d'une gestion responsable. Cette gestion s'inscrit dans le cadre des dispositions du code forestier et bénéficie de schémas de certification reconnus comme PEFC (environ 5 millions d'hectares en France) et FSC (environ 20 000 hectares).
Un puissant outil de stockage carbone
L'utilisation de produits et systèmes constructifs en bois permet aux constructions de réduire considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre sur l'ensemble de leur cycle de vie. Plus encore, ces constructions stockent du carbone sur le long terme, contribuant ainsi activement à la lutte contre le changement climatique. La loi ELAN a d'ailleurs mis en avant ces propriétés des matériaux biosourcés et leur capacité de stockage carbone.
Cette caractéristique constitue un levier important pour l'atteinte des objectifs de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Le Ministère de la transition écologique a donc mis en oeuvre des outils d'accompagnement au développement de la filière bois française, particulièrement sur le volet construction.
Performance environnementale et isolation thermique
Le bois présente également une très bonne isolation thermique et une très faible empreinte carbone sur le cycle de vie (ACV). Ces qualités le rendent particulièrement adapté à la réglementation environnementale RE2020, entrée en vigueur le 1er janvier 2022, qui favorise les matériaux biosourcés dans la construction.
Un pilier de la croissance verte française
La filière forêt-bois représente plus de 400 000 emplois en France, dont beaucoup se situent dans les territoires ruraux. La nature non-délocalisable de la forêt en fait un atout économique territorial majeur. La construction bois constitue le moteur de cette filière en termes de marché, d'innovation et de croissance.
Elle permet aux sylviculteurs de se rémunérer correctement par la vente de bois d'oeuvre, leur offrant ainsi la possibilité de réinvestir dans la gestion de leur forêt. Elle favorise également indirectement la fourniture de bois industrie et de bois énergie par les coupes d'éclaircies et la valorisation de co-produits lors des procédés de fabrication. Les produits bois utilisés dans la construction (bois lamellé collé, CLT...) sont des produits techniques à forte valeur ajoutée qui dynamisent l'économie locale.

Les plans d'action pour la filière bois
La filière bois-construction française bénéficie depuis plus d'une décennie d'une série de plans d'action structurants visant à renforcer son développement. Ces initiatives, portées par les pouvoirs publics et les acteurs professionnels, constituent un cadre solide pour valoriser cette ressource renouvelable dans le secteur de la construction et répondre aux défis de la transition écologique.
Les plans bois-construction successifs (2009-2024)
Depuis 2009, le ministère chargé du logement a mis en place plusieurs plans bois-construction qui ont jalonné le développement de la filière. Le premier plan (2009-2015) a permis d'identifier et de lever les freins réglementaires, normatifs et techniques au développement du bois dans la construction. Ce travail fondateur a été mené en concertation avec les organisations professionnelles du bâtiment et de la filière bois.
Le deuxième plan (2014-2017) s'est concentré sur trois axes stratégiques prioritaires : la formation des professionnels, la réhabilitation des bâtiments (isolation thermique et agrandissement) et la valorisation de la ressource en bois feuillus dans la construction. Cette phase a permis de consolider les acquis techniques et de développer de nouvelles applications.
Le troisième plan (2018-2020) a accompagné les besoins de la maîtrise d'ouvrage et facilité l'appropriation des référentiels techniques par les acteurs de l'ingénierie du bâtiment. Les travaux réalisés ont été valorisés par la production de guides pratiques, fiches techniques et retours d'expériences, rendus accessibles aux professionnels.
Actuellement, le Plan bois IV (2021-2024) accentue l'utilisation du bois dans la construction en l'inscrivant dans une démarche d'économie circulaire et de développement durable. Ce plan s'articule avec les objectifs de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et du Programme National de la Forêt et du Bois.
Le Plan Ambition Bois-Construction 2030
En 2022, la filière forêt-bois a concrétisé le Plan Ambition Bois-Construction 2030, fruit d'une collaboration entre différents partenaires comme France Bois-Forêt, France Bois Industrie Entreprise et Fibois France. Ce plan comporte 23 propositions visant à valoriser le matériau bois dans la construction pour atteindre l'objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050.
Les dix engagements structurants
Le plan s'articule autour de dix engagements majeurs qui définissent une feuille de route claire pour les acteurs de la filière :
- Former les professionnels et développer la formation continue
- Développer l'emploi et produire de la valeur ajoutée
- Mobiliser les volumes nécessaires pour répondre aux besoins du marché
- Investir en recherche et développement
- Développer l'offre en bois français
- Soutenir l'économie des territoires
- Favoriser la mixité des matériaux
- Planter et replanter pour assurer la pérennité de la ressource
Le plan d'action interministériel et le contrat stratégique de filière
En 2018, le Gouvernement a identifié 18 actions prioritaires regroupées dans un plan d'action interministériel autour de trois axes majeurs : mobiliser et renouveler durablement la ressource forestière, développer les marchés finaux et soutenir l'innovation et l'investissement, améliorer la performance environnementale de la filière et son développement dans les territoires.
Parallèlement, la filière forêt-bois est reconnue depuis 2013 comme l'une des filières industrielles d'avenir de la Nouvelle France industrielle. Le Comité Stratégique de Filière Bois a élaboré un contrat stratégique en 2014, renouvelé en 2018, puis complété par un avenant en 2021. Signé par les ministres chargés de l'industrie, du logement et de l'agriculture, le président des Régions de France et le président du CSF Bois, ce contrat formalise les engagements réciproques entre l'État, les Régions et les organisations professionnelles.
Soutien à l'économie bas-carbone
Ces différents plans convergent vers l'objectif de développer une économie bas-carbone en s'appuyant sur les propriétés naturelles du bois. Le matériau est reconnu pour sa capacité à capturer le carbone présent dans l'atmosphère et à le stocker sur le long terme dans les constructions. Cette caractéristique en fait un levier important pour l'atteinte des objectifs de la Stratégie nationale bas carbone, soutenue par les mesures mises en oeuvre par le Ministère de la transition écologique.

Mesures législatives et réglementaires en faveur du bois
Les évolutions législatives et réglementaires ont considérablement renforcé la place du bois dans le secteur de la construction en France. Ces dernières années, plusieurs dispositifs ont été mis en place pour encourager l'utilisation de ce matériau biosourcé, reconnu pour ses qualités environnementales et sa capacité à stocker le carbone. Examinons les principales mesures qui soutiennent aujourd'hui le développement de la filière bois-construction.
La loi ELAN : un tournant pour les matériaux biosourcés
La loi ELAN (Évolution du Logement, de l'Aménagement et du Numérique) de 2018 a marqué une étape décisive pour la filière bois. Elle a notamment introduit plusieurs dispositions favorables :
- L'intégration de la préfabrication dans le code de la construction et de l'habitation, une technique largement utilisée dans la construction bois
- Des mesures spécifiques pour encourager la construction de maisons individuelles préfabriquées
- La préparation d'une réglementation environnementale prenant en compte le stockage de carbone dans les matériaux de construction
Cette loi a également posé les jalons de l'exemplarité des constructions publiques : "Toutes les nouvelles constructions sous maîtrise d'ouvrage de l'État, de ses établissements publics ou des collectivités territoriales font preuve d'exemplarité énergétique et environnementale et sont, chaque fois que possible, à énergie positive et à haute performance environnementale".
La RE2020 : un levier majeur pour les matériaux biosourcés
Entrée en vigueur le 1er janvier 2022, la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) représente un véritable catalyseur pour la filière bois. En intégrant l'analyse du cycle de vie des bâtiments et en valorisant le stockage de carbone, elle favorise naturellement les matériaux biosourcés comme le bois.
La RE2020 fixe des objectifs ambitieux de réduction de l'empreinte carbone des bâtiments, avec des seuils qui se renforceront progressivement jusqu'en 2031. Cette approche progressive permet à la filière bois de se structurer pour répondre à une demande croissante.
Le label "Bâtiment biosourcé" : une reconnaissance officielle
Défini par le décret n° 2012-518 du 19 avril 2012 et l'arrêté d'application du 19 décembre 2012, le label "Bâtiment biosourcé" valorise l'utilisation des matériaux biosourcés dans la construction. Ce dispositif d'application volontaire établit :
- Plusieurs niveaux d'exigence quantitatifs basés sur la masse de matériaux biosourcés mise en oeuvre
- Des exigences qualitatives incluant des fiches de déclaration environnementale et sanitaire
- L'obligation de recourir au bois issu de forêts gérées durablement
- Des garanties sur la faible émission de composés organiques volatils
Les bonus de constructibilité : un outil d'urbanisme au service du bois
Le code de l'urbanisme permet aux collectivités d'accorder des bonus de constructibilité pour les bâtiments exemplaires sur le plan environnemental. Ces bonus peuvent se traduire par :
- Une augmentation du volume constructible pouvant aller jusqu'à 30% par rapport aux règles du Plan Local d'Urbanisme
- Des dérogations de hauteur pour les constructions utilisant des matériaux biosourcés
Ces dispositifs sont encadrés par l'article L. 151-28 du code de l'urbanisme et permettent aux collectivités d'orienter le développement urbain vers des constructions plus durables.
L'intégration dans les documents d'urbanisme
Les Plans Locaux d'Urbanisme intercommunaux (PLUi) peuvent également favoriser indirectement l'utilisation du bois et des matériaux biosourcés dans le bâtiment, via la rédaction de leurs objectifs et de leur règlement. Cette approche permet d'inscrire le développement de la filière bois dans une stratégie territoriale cohérente.
Ces différentes mesures législatives et réglementaires constituent un cadre favorable au développement de la filière bois-construction, en cohérence avec les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) qui vise la neutralité carbone à l'horizon 2050.

L'impact environnemental positif du bois dans la construction
Le bois s'impose aujourd'hui comme un matériau de choix dans la construction moderne, notamment pour ses qualités environnementales exceptionnelles. Face aux défis climatiques actuels, ce matériau millénaire connaît un renouveau grâce à ses propriétés naturelles de stockage du carbone et son faible impact écologique. La filière bois-construction représente une réponse concrète aux enjeux de décarbonation du secteur du bâtiment, l'un des plus émetteurs de gaz à effet de serre.
Le bois, un puits de carbone naturel dans la construction
Le bois possède une caractéristique environnementale majeure : sa capacité à stocker durablement le carbone. Lorsqu'un arbre pousse, il capte du CO2 atmosphérique par photosynthèse et le transforme en matière ligneuse. Ce carbone reste emprisonné dans le matériau bois pendant toute sa durée d'utilisation dans la construction. Les données sont éloquentes : un mètre cube de bois stocke environ une tonne de CO2. Pour une maison individuelle en ossature bois, cela représente plusieurs dizaines de tonnes de CO2 séquestrées sur le long terme.
Cette séquestration carbone constitue un atout majeur dans la lutte contre le changement climatique. Selon les lignes directrices du GIEC, l'augmentation du stock de bois dans la construction peut être comptabilisée comme un véritable puits de carbone. Ce carbone stocké n'est pas présent dans l'atmosphère sous forme de CO2 pendant toute la durée de vie du bâtiment, qui peut s'étendre sur plusieurs décennies, voire plus d'un siècle pour certains éléments structurels.
Réduction de l'empreinte carbone des bâtiments
La construction bois permet de réduire considérablement l'empreinte carbone des bâtiments. Contrairement au béton ou à l'acier, dont la production est très énergivore et génératrice de CO2, le bois nécessite peu d'énergie pour sa transformation. Les analyses de cycle de vie (ACV) démontrent systématiquement la supériorité environnementale des constructions à ossature bois par rapport aux méthodes conventionnelles.
Le bois présente également des qualités isolantes naturelles remarquables : il est 12 fois plus isolant que le béton, 350 fois plus que l'acier et 1 500 fois plus que l'aluminium. Cette propriété permet de réduire les besoins en matériaux isolants supplémentaires et diminue la consommation énergétique des bâtiments sur l'ensemble de leur durée de vie, contribuant ainsi à réduire leur impact environnemental global.
Des chantiers moins polluants et plus propres
La construction bois s'inscrit dans une logique de filière sèche qui ne génère pas de consommation d'eau sur le chantier. Les éléments préfabriqués en atelier permettent une mise en oeuvre rapide, réduisant les nuisances sonores, les poussières et la durée des travaux. Les chantiers bois produisent moins de déchets, et ceux-ci sont facilement valorisables, s'inscrivant parfaitement dans une logique d'économie circulaire.
Exemples concrets de projets emblématiques
De nombreux projets démontrent l'efficacité environnementale du bois dans la construction. Les immeubles de moyenne et grande hauteur en bois se multiplient, comme en témoignent les constructions labellisées bas carbone. Ces bâtiments affichent des bilans carbone très favorables, avec des émissions réduites de 30% à 50% par rapport à des constructions conventionnelles équivalentes.
La rénovation thermique utilisant le bois constitue également un levier puissant pour améliorer la performance environnementale du parc immobilier existant. Les extensions et surélévations en bois permettent d'agrandir les bâtiments tout en limitant leur impact carbone. Le bois, par ses qualités isolantes naturelles et sa légèreté, s'avère particulièrement adapté à ces interventions sur l'existant.
Vers une foresterie durable
L'utilisation du bois dans la construction stimule une gestion forestière durable. En France, la ressource forestière est abondante et renouvelable, avec un taux de prélèvement d'environ 50% de l'accroissement biologique annuel. Les certifications comme PEFC (5 millions d'hectares en France) et FSC garantissent des pratiques forestières responsables, assurant le renouvellement de la ressource et la préservation de la biodiversité.
Le développement de circuits courts pour l'approvisionnement en bois contribue également à réduire l'empreinte carbone liée au transport des matériaux. Cette logique de proximité renforce l'économie locale tout en diminuant les émissions de gaz à effet de serre associées à la logistique.

Innovation et modernisation dans la filière bois
La filière bois-construction connaît actuellement une phase de transformation majeure, portée par la recherche et le développement de nouvelles solutions techniques. Face aux défis environnementaux et à la nécessité de décarboner le secteur du bâtiment, les innovations dans ce domaine permettent d'envisager un avenir prometteur pour ce matériau ancestral réinventé.
La R&D comme moteur de développement
Les professionnels du secteur ont pris des engagements forts en matière de recherche et développement. Comme l'indiquent les acteurs de la filière : "Nous nous engageons vers un effort constant en matière de recherche et développement, allant de l'ingénierie à la conception de produits et systèmes constructifs novateurs, afin de favoriser l'essor des marchés de la construction bois et biosourcée." Cette dynamique s'inscrit dans la continuité des plans bois-construction initiés dès 2009 par le ministère, qui ont permis d'identifier les obstacles au développement du bois dans la construction et de mettre en place des actions concrètes.
Les produits bois utilisés dans la construction, tels que le bois lamellé collé ou le CLT (Cross Laminated Timber), sont désormais des produits techniques à forte valeur ajoutée. Ces innovations permettent d'étendre considérablement le champ des possibles architecturaux tout en garantissant des performances techniques élevées.
La préfabrication, révolution industrielle du bois
La préfabrication représente une avancée décisive pour la filière bois. Elle permet de contrôler la qualité de fabrication en usine, de réduire les délais de construction sur site et d'optimiser la mise en oeuvre. Les éléments préfabriqués - murs, planchers, charpentes - arrivent sur le chantier prêts à être assemblés, limitant ainsi les nuisances sonores et les déchets.
Cette industrialisation du processus constructif répond parfaitement aux enjeux actuels du secteur du bâtiment : rapidité d'exécution, précision, performance thermique et acoustique. Elle contribue également à rendre la construction bois plus compétitive face aux méthodes traditionnelles.
Vers une mixité des matériaux
Un autre engagement fort de la filière concerne la mixité des matériaux : "Nous nous engageons à relever le défi de l'accroissement de la mixité des matériaux auprès des entreprises de la construction, forts de tous les acquis des programmes démonstrateurs menés depuis plusieurs années." Cette approche pragmatique vise à utiliser chaque matériau pour ses qualités propres, en fonction des besoins spécifiques de chaque partie d'ouvrage.
Le bois s'associe désormais couramment avec le béton, l'acier ou le verre dans des solutions constructives hybrides qui tirent parti des atouts de chaque matériau. Cette complémentarité permet de répondre à des contraintes techniques variées tout en maximisant la part de matériaux biosourcés dans la construction.
Technologies numériques au service du bois
L'intégration des technologies numériques transforme profondément la filière bois-construction. La modélisation BIM (Building Information Modeling) permet une conception intégrée des projets, facilitant la coordination entre tous les intervenants et optimisant les processus de fabrication. Les machines à commande numérique assurent une précision d'usinage inégalée, essentielle pour les assemblages complexes et les formes innovantes.
Ces outils numériques contribuent à moderniser l'image du bois dans la construction et à attirer de nouveaux talents dans la filière, tout en améliorant la productivité et la qualité des réalisations.

Développement économique et territorial grâce au bois
La filière bois-construction représente un véritable levier pour le développement économique des territoires français. Avec plus de 400 000 emplois directs, cette filière génère une activité économique considérable, particulièrement dans les zones rurales où la ressource forestière est abondante. Son caractère non-délocalisable en fait un atout majeur pour dynamiser les économies locales tout en participant à la transition écologique.
Un moteur économique ancré dans les territoires
La filière forêt-bois constitue un pilier de la croissance verte française. Sa particularité repose sur son ancrage territorial fort - la forêt étant par nature non-délocalisable. Cette caractéristique permet de maintenir et de créer des emplois locaux, notamment dans les zones rurales qui bénéficient directement de cette activité économique.
La construction bois représente le moteur principal de cette filière en termes de marché, d'innovation et de croissance. Elle permet aux sylviculteurs de se rémunérer correctement par la vente de bois d'oeuvre, leur offrant ainsi la possibilité de réinvestir dans la gestion durable de leur forêt. Cette dynamique vertueuse génère également du bois industrie et du bois énergie par les coupes d'éclaircies et la valorisation des co-produits lors des procédés de fabrication.
Une chaîne de valeur complète et structurée
La filière bois s'étend de la gestion forestière jusqu'au chantier de construction, avec de nombreux maillons intermédiaires pourvoyeurs d'emplois. Les produits utilisés dans la construction comme le bois lamellé collé ou le CLT (Cross Laminated Timber) sont des produits techniques à forte valeur ajoutée qui nécessitent des compétences spécifiques et génèrent une importante activité économique locale.
Indépendance et souveraineté économique
La crise sanitaire a rappelé le rôle stratégique de la filière bois, notamment pour le conditionnement des produits de première nécessité à partir d'une ressource naturelle de proximité. Le bois est le seul matériau de commodité où la France peut s'appuyer sur un approvisionnement en grande partie indépendant, avec 64% du bois d'oeuvre consommé provenant de la forêt française.
Cette indépendance relative constitue un atout majeur pour la souveraineté économique du pays. La matière première étant à la fois renouvelable et recyclable, elle permet de développer des circuits courts de production et de transformation, limitant ainsi la dépendance aux importations et réduisant l'empreinte carbone liée au transport.
Un secteur reconnu comme filière d'avenir
Depuis 2013, la filière forêt-bois est reconnue comme l'une des 34 filières industrielles d'avenir de la Nouvelle France industrielle. Cette reconnaissance s'est traduite par l'élaboration d'un contrat stratégique de filière bois en 2014, renouvelé en 2018, qui formalise les engagements réciproques entre l'État, les Régions et les organisations professionnelles.
Les plans bois-construction, initiés dès 2009 par le ministère en charge de la construction, ont permis d'identifier les obstacles au développement du bois dans la construction et de mettre en place des actions concrètes, financées par l'État, le Codifab et l'interprofession nationale France bois forêt. Ces initiatives ont contribué à structurer la filière et à développer son potentiel économique territorial.
Engagement pour le développement industriel local
Les acteurs de la filière s'engagent à "développer des acteurs industriels de référence et des capacités de transformation au coeur des territoires français". Cette ambition vise à renforcer le tissu industriel local et à valoriser la ressource forestière française, tout en optimisant le potentiel d'emploi du secteur, notamment en milieu rural.

Les défis et opportunités de la filière bois-construction
La filière bois-construction connaît un essor remarquable en France, portée par les impératifs de décarbonation du secteur du bâtiment et soutenue par la réglementation environnementale RE2020. Cette dynamique favorable s'explique par les propriétés intrinsèques du bois, matériau renouvelable capable de stocker le carbone sur le long terme. Toutefois, pour que cette filière puisse pleinement contribuer à l'atteinte des objectifs de neutralité carbone d'ici 2050, plusieurs défis doivent être relevés et de nombreuses opportunités saisies.
Les défis structurels de la filière bois-construction
Le développement de la construction bois se heurte à plusieurs obstacles qu'il convient de surmonter pour pérenniser son expansion. La gestion durable des ressources forestières françaises constitue un premier enjeu majeur. Bien que la France dispose de la quatrième forêt d'Europe, l'approvisionnement reste partiellement dépendant des importations, avec seulement 64% du bois d'oeuvre consommé provenant de nos forêts nationales.
La compétitivité économique face aux matériaux conventionnels représente un autre défi de taille. La construction bois souffre encore d'un déficit d'image concernant ses coûts, souvent perçus comme plus élevés que ceux des constructions traditionnelles. Cette perception, parfois fondée sur des analyses incomplètes ne prenant pas en compte l'ensemble du cycle de vie du bâtiment, freine l'adoption massive du bois dans les projets de construction.
Formation et compétences : un besoin pressant
Le développement rapide du secteur fait apparaître un manque de professionnels qualifiés. Les métiers traditionnels du bois (charpentiers, menuisiers, monteurs, agenceurs) doivent s'adapter aux nouvelles techniques et aux produits innovants comme le bois lamellé-collé ou le CLT (Cross Laminated Timber). La formation des architectes, ingénieurs et maîtres d'oeuvre aux spécificités de la construction bois demeure également insuffisante pour répondre à la demande croissante.
Les opportunités prometteuses pour l'avenir
La RE2020, entrée en vigueur le 1er janvier 2022, constitue un puissant levier pour le développement de la filière bois. En valorisant les matériaux biosourcés et leur capacité de stockage carbone, cette réglementation favorise naturellement le recours au bois dans la construction. Le "Plan Ambition Bois 2030", porté par les acteurs de la filière, vient renforcer cette dynamique avec 23 propositions concrètes pour valoriser le matériau bois.
Innovation et développement économique territorial
Le secteur bois-construction représente un véritable moteur d'innovation et de croissance pour la filière forêt-bois. Les produits techniques à forte valeur ajoutée comme le bois lamellé-collé ou le CLT ouvrent de nouvelles perspectives architecturales et constructives. Par ailleurs, la filière génère plus de 400 000 emplois, majoritairement non délocalisables car ancrés dans les territoires ruraux où se situent les ressources forestières.
Contribution à la souveraineté industrielle française
Le bois constitue le seul matériau de commodité pour lequel la France peut s'appuyer sur un approvisionnement en grande partie national. Le développement de cette filière représente donc un enjeu stratégique de souveraineté industrielle. La valorisation du bois d'oeuvre permet également aux sylviculteurs de se rémunérer correctement et de réinvestir dans la gestion durable des forêts, créant ainsi un cercle vertueux pour l'ensemble de la filière et pour l'environnement.

L'essentiel à retenir sur la filière bois-construction
La filière bois-construction se positionne comme un secteur d'avenir, alliant préoccupations environnementales et développement économique. Les défis restent nombreux, notamment concernant la gestion durable des ressources forestières et la formation de professionnels qualifiés. Mais les opportunités sont considérables : développement de solutions constructives innovantes, renforcement des circuits courts, valorisation des savoir-faire locaux. Dans les années à venir, la filière devra poursuivre sa structuration pour répondre aux ambitions de la transition écologique tout en garantissant sa compétitivité face aux matériaux conventionnels.